HISTOIRE DU VILLAGE DE JANE DE BOY







UNE PETITE HISTOIRE DE JANE DE BOY, VILLAGE HISTORIQUE DE LA PRESQU’ILE DE LEGE CAP-FERRET
Pour vous raconter l’Histoire de Jane de Boy, commençons par nous rappeler que tout ce territoire depuis le Cap Ferret jusqu’à Bordeaux et aux Landes était à l’état insalubre, infesté de moustiques qui vivaient sur ce pays de marécages. Les dunes se déplaçaient et l’église de Lège – et le village – avaient dû reculer (plusieurs fois ?) devant l’avance des sables. Certains quartiers de Bordeaux craignaient, dit-on, d’être ensevelis sous les sables.
Des essais de fixation des sables avaient été entrepris mais sans grand effet, jusqu’à ce que Nicolas Brémontier inspecteur général des Ponts et Chaussée en 1802, à Bordeaux, n’applique le moyen de fixer « les dunes de sables mouvants ».
Les dunes fixées permettent la culture du pin maritime qui termine le processus de fixation et d’assainissement.
Ainsi, le Bassin d’Arcachon était très différent de ce qu’il est aujourd’hui. Tous ces territoires étaient instables. Arcachon n’existait pas en tant que ville. Il faut attendre l’arrivée du train (1841 Bordeaux-La Teste-de-Buch) installé par les frères Pereire, financiers bordelais richissimes, sur les conseils de l’abbé Mouls premier curé d’Arcachon, pour qu’Arcachon voit affluer les riches bordelais qui font bâtir de somptueuses maisons sur le bord de mer.
Pour ce qu’il en est de Jane de Boy, il semble que ce hameau se soit développé avec l’établissement d’une voie ferrée, genre Decauville, qui amenait les jeunes pins coupés à dimension, afin d’en faire des poteaux de mines. Ceux-ci arrivaient provenant de toute la forêt environnante (jusqu’à Carcans), et étaient chargés sur un chaland (bateau à fond plat qui passe dans très peu d’eau), au lieu qu’on appelle aujourd’hui, la plage des Pastourelles. Il y avait, il y a peu de temps encore, des restes de piquets provenant des anciens quais sur lesquels étaient déposés les poteaux en attente de départ. (Voir photo). Le chaland amenait lesdits poteaux sur un bateau beaucoup plus important ancré un peu plus loin, en pleine eau, en partance pour les mines anglaises.

La villa « Podensac » servait de gare : c’est-à-dire qu’elle abritait le personnel chargé de contrôler les wagons et les marchandises. La villa « Les Ecureuils » était allouée au contremaître, tandis que la villa sur la dune (aujourd’hui maison Pichot) était dévolue au surveillant. En effet, elle se situe juste au-dessus de l’appontement.
Le propriétaire, un anglais, Monsieur habitait en face, à Arès, et de là observait à la jumelle si le travail avançait !
Après la Grande guerre, ce trafic périclita et la voie ferrée fut prolongée jusqu’à la Vigne où la profondeur des eaux permettait aux bateaux de forts tonnages de se présenter jusqu’à l’appontement.
Les maisons de Jane de Boy furent converties en chalets de chasse, des lots furent loués et des cabanons construits. Le chemin, ancienne digue fut rehaussée puis goudronné. Aujourd’hui, l’électricité, l’eau, le gaz et le tout-à l’égout sont à la disposition des quelques heureux habitants de ce petit paradis.